• 3 décembre 2024
  • Last Update 16 octobre 2023 10 h 47 min
  • Montréal

Le meilleur de l’Arménie et du Québec

Le meilleur de l’Arménie et du Québec

Texte de Joanie Godin! Avec la permission de Eye of the tiger management

Quand le Québécois d’adoption Erik Bazinyan (27-0-0, 21 K.-O.) embarquera dans le ring jeudi soir pour y affronter l’Argentin Marcelo Esteban Coceres (30-3-1, 16 K.-O.) au Cabaret du Casino de Montréal, il aura en lui ce qu’il appelle la mentalité arménienne, mais elle sera jumelée à l’entraînement québécois et surtout, il sera propulsé par l’énergie de son public montréalais.

C’est dans son pays d’origine, l’Arménie, que tout a commencé pour l’athlète de 27 ans. Après avoir essayé quelques sports comme le kickboxing, le karaté et la danse, il s’est tourné vers la boxe. Par attrait, pour le plaisir et pour perdre du poids puisqu’il était un enfant grassouillet.

S’il a perdu les quelques livres en trop, il a gagné une passion qui est devenue rien de moins que sa vie. En fait, il n’arrive même pas à expliquer pourquoi il est ainsi tombé amoureux de ce sport! Ses parents n’ont évidemment pas tout de suite été d’accord avec le choix de leur jeune de 13 ans, à l’époque.

« Ils se sont dit que j’allais arrêter dans un mois, mais je leur ai répondu que c’était certain que j’allais vouloir continuer! » se rappelle celui qui est maintenant papa d’un garçon de quatre ans.
Quatorze ans plus tard, ses parents doivent toujours vivre avec la même nervosité pendant ses combats. Ils comptent toutefois sur un fils au grand talent. Même s’il n’aime pas parler de lui, Bazinyan finit par admettre, en parlant de son style : « J’aime en débattre techniquement, mais je fais de la boxe complète. Je peux me battre, boxer, mais je me concentre juste sur ça, sur ce que je peux faire pour gagner. Les gens disent aussi que je suis un boxeur intelligent. »

À tout ça, il ne faut pas négliger la maturité acquise dans les rues de son patelin, soit Erevan, la capitale arménienne.
« Là-bas, c’est un peu différent. Quand tu es jeune, tu es toujours dans la rue et on dit que c’est l’école de la rue. Tu apprends des choses de la vie avec tes amis, que ce soit en te battant ou en voyant des choses. Tu n’es pas juste à la maison avec des parents qui t’enseignent les principes de base de la vie. Tu deviens plus mature, débrouillard », a-t-il expliqué.
Il a ajouté que ces situations l’aident aujourd’hui. Pas tant en boxe, mais en général. « Ça donne beaucoup d’expérience de vie. »

Et il aura besoin de tous ces atouts lors de son prochain combat puisqu’il se mesurera à un adversaire qui est classé cinquième de la catégorie par la World Boxing Association. Sa seule défaite par K.-O. est survenue face à l’ex-champion du monde Billy Joe Saunders, au 11e round de leur combat en novembre 2019.
« Marcelo est un bon adversaire, il sait ce qu’il fait et il est dangereux. Je dois vraiment être le meilleur jusqu’à la dernière cloche et ne pas risquer quelque chose qui me ferait du tort, a-t-il souligné.

« Tout le monde dit que c’est un très gros test pour moi et il y a des journalistes d’ici qui disent qu’il vient à Montréal pour gagner, qu’il sera prêt et que je n’ai jamais battu quelqu’un comme lui. Mais tous les boxeurs sont différents. Je ne pense pas non plus qu’il ait déjà vaincu quelqu’un comme moi. Peu importe ce qu’il a fait contre Saunders, ça ne me dit rien. Je me concentre sur ce que je vais faire sans écouter ce que les autres disent. Je ne veux pas que ce soit juste un test, je veux qu’on dise de moi que je suis bon. » – Erik Bazynian

La prochaine étape dans la carrière de Bazinyan est donc une troisième défense de son titre de la NABF chez les supers-moyens, de même que de mettre la main sur la ceinture vacante de la NABA. « Je suis 100% prêt à me battre et gagner ce combat, c’est sûr », a-t-il assuré.
Sans vouloir mettre la charrue devant les bœufs, il se permet de penser un peu plus loin.

« Mon objectif ultime, c’est de gagner ce combat et d’en avoir un ou deux autres cette année qui vont me donner une bonne expérience, de bons tests avec des adversaires de qualité. Je fais déjà partie des classements de la WBC, la WBA et la WBO et j’espère être numéro un bientôt afin de me battre pour le Championnat du monde dans deux ou trois combats. Je sais que je suis là, mais je ne dois pas arrêter. Je vais continuer à travailler très fort et je suis certain que je vais être champion du monde bientôt. »

D’ici à un éventuel combat pour le titre de champion du monde, il a un autre objectif à atteindre, plus personnel. C’est de trouver un moyen de retourner dans son pays d’origine pour la toute première fois depuis que ses parents, son frère et lui l’ont quitté, quand il avait 16 ans. Le hic, c’est que le service militaire de deux ans est obligatoire et qu’il ne l’a pas fait. Il doit donc s’assurer d’avoir une quelconque dérogation avant d’y remettre les pieds.
« Ça va bientôt faire 11 ans que je ne suis pas allé en Arménie à cause de l’armée. Je m’ennuie de tout. Ma vie, la ville, mes amis, la nourriture… Je ne trouve même pas les mots pour dire à quel point c’est malade comment ça me manque. »

C’est donc avec les deux titres à l’enjeu ce jeudi au Casino que le boxeur qui ne compte qu’une seule défaite à vie – à son premier combat chez les amateurs – espère pouvoir rentrer à la maison. Sa maison québécoise, mais aussi sa maison arménienne.


Le gala sera également présenté en direct sur le site de www.punchinggrace.com dès 17 h 30.

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