Par Noé Cloutier
Quand Eye of the Tiger Management (EOTTM) a annoncé que David Lemieux affronterait David Benavidez au printemps prochain, j’étais vraiment excité. Même chose quand Artur Beterbiev a martelé Marcus Browne devant plus de 3000 spectateurs au Centre Bell.
Tout ça, jumelé au fait que je m’ennuyais de parler de boxe avec mentor Laurent Poulin, m’a poussé à faire un retour à Boxingtown pour l’arrivée du temps des fêtes. Je sentais que la boxe québécoise était vivante à nouveau, c’était bien, pour le temps que cela a duré…
Maintenant, je m’inquiète.
Je ne veux pas basher François Legault, Christian Dubé ou Horacio Arruda, je le sais bien qu’ils font leur possible, qu’ils n’ont rien contre la boxe québécoise et que de toute façon, avec des airs de mars 2020, c’est tous les sports qui écopent en ce moment. Tout comme Réjean Tremblay, je m’ennuie de Michel Hamelin, mais je sais que Denis Dolbec n’a pas été placé dans une chaise facile, sans doute à l’une des périodes les plus difficiles que le sport a connues.
En 2022, David Lemieux sera sans doute épargné, puisque son combat aura très possiblement lieu en Arizona. Après tout, c’est la terre natale de Benavidez, où ce dernier vend plus de billets contre un adversaire de remplacement que l’équipe de hockey des Coyotes dans une bonne soirée. Là-bas, pour le meilleur et pour le pire, on dirait que c’est comme si la pandémie n’existait pas.
Même chose pour Artur Beterbiev, s’il affronte Joe Smith Jr ou même Canelo.
Non, ce n’est pas pour eux que je m’inquiète… Je m’inquiète pour EOTTM, qui va célébrer son 10e anniversaire. Il y a quelques jours encore, on nous annonçait même plusieurs galas pour commencer les festivités. J’aimerais bien vous parler du combat entre Arslanbek Makhmudov et Mariusz Wach, mais l’incertitude amenée dans les derniers jours me tue.
Je voudrais parler du combat de championnat du monde entre Kim Clavel et Senesia Gomez en mars prochain, mais j’ai peur qu’il soit reporté à nouveau.
J’aimerais bien tenter de prédire l’avenir de Simon Kean à nouveau. Je voudrais vous vendre un combat entre le grizzly de Trois-Rivières et l’un des fils de Tommy Morrison. Bon, peut-être pas Trey (18-1-0), qui vient tout juste de se faire démolir en un round, mais bien James (19-0-2) qui continue de rouler sa bosse dans le Midwest américain. Toutefois, sans la présence d’une bonne foule de Shawinigan ou d’ailleurs, cela relèverait même de rêver en couleur et je me sentirais hypocrite de le faire…
En attendant, n’en voulez pas trop aux promoteurs qui devront peut-être organiser leurs galas aux États-Unis ou même au Mexique pour encore quelque temps. L’important, c’est que leurs boxeurs restent actifs après tout.
N’en voulez pas trop à Lexson Mathieu, qui préfère s’exiler en Thaïlande, aux prix d’années précieuses pour son développement, car les mesures sanitaires le rendent malade.
Tenez bon, fans de boxe québécoise, même si notre sport est fortement restreint depuis mars 2020, quand il en a eu la chance, il a prouvé qu’il était plus vivant que jamais. Je suis inquiet, mais je refuse d’abandonner. Restons optimiste malgré tout, même avec ce qui pourrait s’en venir, : ça sent toujours plus la boxe que la coupe à Montréal ces jours-ci…