Par Maxim Leblanc-Carré : auteur à succès
J’ai eu l’opportunité de m’entretenir pour une entrevue avec le boxeur de Drummondville Jordan « Django » Balmir (10-1, 6 K.O.). Le nouveau poulain de l’écurie Eye of the Tiger Management m’a parlé de ses objectifs et expériences depuis son absence du monde de la boxe. Son dernier combat était contre Steven «Bang Bang» Butler, qui lui fit subir sa première défaite en carrière par KO au 3ième round.
Suite à cet échec, il s’est présenté à un camp d’entrainement à Las Vegas dans le but de se préparer pour sa prochaine guerre. Le combat n’a finalement jamais eu lieu. À ce moment précis, Jordan est tombé en chute libre dans le monde de l’alcool et de la drogue. Heureusement, il a réussi à vaincre ses démons par décision unanime. Grâce à sa discipline d’entrainement, selon lui sa meilleure thérapie. «J’en ai vu assez dans le miroir. Regarde j’en ai eu pour mon argent. C’était assez!… J’ai continué d’avancer, j’étais tanné de reculer. Je veux construire pour avoir quelque chose à offrir, pour avoir un avenir. J’ai repris ma belle habitude de vie.»
Il est beaucoup appuyé par sa famille. Son père qui joue un grand rôle en tant que conseiller, ainsi que ses frères et sa mère. Ils le soutiennent depuis le début et ils sont importants pour sa carrière. «Je les étudie. J’observe leurs qualités et défauts pour m’améliorer. Je prend exemple sur eux.» Le boxeur de 26 ans n’est pas remonté dans le ring devant un public depuis 1 an. Sa défaite lui a permis de voir la boxe d’un nouvel œil. «Avant je faisais des combats pour impressionner les gens, pour me prouver. Maintenant je le fais beaucoup plus pour moi. C’est plus comme une thérapie. Pour devenir une meilleure personne… J’embrasse mes échecs, parce que je sais qu’avec chacun je vais être plus solide le lendemain. Sinon l’heure ou la minute qui suit. Le but est de ne pas reproduire les mêmes erreurs… Je suis content d’en avoir vécu.»
Après avoir eu la ténacité de se remettre sur pied, Jordan est allé de l’avant et a contacté le patron d’Eye of the Tiger Management, Camille Estephan. «J’ai toujours des bons conseils de mon père mais je voulais prouver que je suis autonome. Que je suis capable de faire des choix pour ma carrière.» Après quelques messages textes et une rencontre, Camille et Jordan se sont entendus pour un minimum de trois combats. Il est très heureux de l’accord. Selon lui, EOTTM va lui permettre d’avoir plus de visibilité dans les médias sociaux et traditionnels. Depuis l’entente, Balmir côtoie le poids lourd Simon Kean qui est pour lui une source tant à la boxe que dans sa vie personnelle. Selon ses dires c’est grâce à «Grizzli» que Jordan a entrepris de terminer ses études secondaires. «Je me suis dis que si Simon est capable, je le suis aussi. Après les entraînements, on va étudier ensemble dans un café… S’il a de quoi à te dire, il te le dit en pleine face. C’est un naturel, un vrai.»
Un des objectifs du jeune boxeur est d’aller faire des cours en communication. «Je commence en janvier à l’université de Trois-Rivières. Mon gym est juste à côté. Je vais faire une pierre deux coups… Je suis amené à m’exprimer aux médias lors des entrevues. Je veux m’améliorer sur ce point. Ça va m’aider dans mon volet professionnel de boxe. Il y a des possibilités d’avenir pour moi d’être un jour animateur à la radio et à la télé. C’est quelque chose qui m’intéresserait beaucoup.» Bien sûr «Django» ne perd pas de vue son but à court terme : accumuler les victoires. Démontrer qu’il peut couper le souffle non seulement à ses adversaires mais aussi aux fans de boxe à travers le Québec. Pour y arriver il a décidé de continuer avec le même entraîneur à ses côtés, Jimmy Boisvert. Lorsque j’ai demandé à Jordan s’ils avaient apporté des modifications à sa routine d’entraînement, il m’a répondu: «Plus ou moins. La boxe c’est de la boxe. Depuis mon retour, Jimmy a amené la technologie et la science. Il est vraiment pointilleux. Maintenant mon coach peut suivre de près ma progression avec des schémas pour analyser à chaque jour mon évolution. C’est une bonne façon de m’améliorer.»
Jordan Balmir est un athlète intense et humain avec les valeurs à la bonne place et un boxeur qui mérite d’être surveillé. Sa résilience fait de lui un modèle à suivre. Un guerrier autant sur le ring que dans la vie. L’athlète de Drummondville est impatient d’annoncer la date de son prochain combat qui est prévu en janvier 2020. Il est au courant de certains détails mais ne peut les divulguer avant la conférence de presse qui est prévu prochainement. Lors de l’entrevue, le pugiliste m’a démontré qu’il est prêt et enthousiaste à revenir se battre. Prêt à recommencer à servir sa médecine… sa thérapie.